La science a parlé. Deux nouvelles études se sont penchées sur les effets du « snoozing » ou le fait de grappiller quelques minutes de sommeil au réveil en répétant son alarme. Cette habitude peut-elle compromettre la qualité de votre sommeil ? Il semblerait que non. Du moins, chez certaines personnes. Il semblerait même que somnoler avant de se lever permettrait de se réveiller l’esprit plus vif.
Selon une croyance populaire, appuyer sur le bouton snooze de votre téléphone ou de votre réveil pourrait avoir des effets négatifs sur votre sommeil et vos processus cognitifs. Deux nouvelles études publiées dans le Journal of Sleep Research indiquent cependant qu’il n’en est rien.
Trop fatigués pour se réveiller
Dans le cadre d’une première étude menée en Suède, les chercheurs du département de psychologie de l'université de Stockholm ont analysé les habitudes matinales de 1732 personnes. 79 % d’entre elles ont déclaré qu’elles utilisaient parfois la fonction snooze de leur réveil ou qu’elles programmaient plusieurs alarmes. Les raisons invoquées étaient principalement les suivantes :
Les personnes interrogées se sentent trop fatiguées pour se réveiller quand sonne l’alarme pour la première fois.
17,4 % d’entre elles trouvent que le snoozing leur fait du bien.
16, 6% veulent se réveiller plus lentement.
De meilleures capacités cognitives au réveil et un sommeil préservé
La deuxième partie de la recherche s'est penchée sur le sommeil de 31 personnes ayant l'habitude d'utiliser la fonction snooze de leur réveil. Leur sommeil a été analysé durant deux nuits en laboratoire. Un matin, ils étaient autorisés à utiliser la fonction snooze de leur alarme durant 30 minutes, et le jour suivant, ils devaient se lever dès que leur réveil sonnait. Chaque matin, on leur a demandé de résoudre des problèmes de mathématiques et d'autres tests cognitifs simples, comme la mémorisation de mots.
Résultat ? « Notre étude montre qu'une demi-heure de somnolence n'a pas d'effets négatifs sur le sommeil nocturne. Au contraire, nous avons constaté des effets positifs, comme une probabilité moindre de se réveiller d'un sommeil profond. Lorsque les participants étaient autorisés à prolonger leur nuit de quelques minutes, ils étaient également un peu plus prompts à réfléchir au moment de se lever », explique Tina Sundelin chercheuse à l'université de Stockholm et auteur principal de l'article.
En effet, malgré le fait que le sommeil des participants a été perturbé pendant la demi-heure de snoozing, la plupart d'entre eux ont profité pleinement de 20 minutes de sommeil supplémentaire. Cela signifie que la durée totale de leur nuit de sommeil a été à peine affectée. De plus, ils ont obtenu de meilleurs résultats aux tests cognitifs effectués après avoir utilisé la touche snooze que le jour où ils se sont directement réveillés.
Les chercheurs ont également mesuré le taux de cortisol dans la salive des participants au lever. Le cortisol est l’hormone qui participe à la production de l’énergie et joue donc un rôle important dans le processus de réveil le matin. Ils présentaient un taux légèrement plus élevé au réveil après avoir répété leur alarme, mais la tendance disparaissait 40 minutes après le réveil.
Étonnamment, les snoozeurs ne se sont, quant à eux, pas sentis moins somnolents dans l’un ou l’autre cas.
Voir aussi l'article : Quelle est la température idéale pour dormir ?
Des résultats à nuancer
Il convient de faire remarquer que l’étude a porté sur des personnes jeunes (en moyenne 27 ans) ayant l’habitude d’utiliser la fonction snooze de leur réveil. L'étude sur le sommeil n'a également recruté que des dormeurs en bonne santé. Elle a tenu compte de certains problèmes de sommeil en excluant les personnes qui avaient déjà un sommeil de mauvaise qualité ou qui avaient des difficultés à dormir ailleurs que dans leur propre lit.
Conclusion, c'est ok de « snoozer »
« Nos résultats montrent que les personnes qui snoozent dorment en moyenne un peu moins longtemps et se sentent plus somnolentes le matin que celles qui ne snoozent jamais. Mais leurs capacités cognitives sont toutefois améliorées. De plus, la pratique n’a pas d’impact sur la libération de cortisol, sur la fatigue matinale, sur l'humeur ou sur la qualité du sommeil pendant la nuit », ce qui est une bonne nouvelle pour ceux qui aiment traîner au lit. « Tant que vous dormez suffisamment avant, vous pouvez vraisemblablement appuyer sur le bouton « snooze » durant 20 à 30 minutes si vous aimez cela », conclut l’auteur de l’article.
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