Le cancer colorectal – ou cancer de l’intestin- touche le côlon ou le rectum (la dernière partie du gros intestin). On compte 8000 à 9000 nouveaux cas de cancer colorectal par an, en Belgique. Chez l’homme, seuls les cancers de la prostate et du poumon le devancent et, chez la femme, celui du sein.
Le cancer colorectal met une dizaine d’années à se développer, à partir de certains adénomes (polypes ou excroissances) qui peuvent se former dans les intestins.
Une fois présent, le cancer entraîne une mortalité assez élevée (environ 50% de survie à 5 ans). Il s’agit du plus fréquent des cancers digestifs.
Bon à savoir: lorsqu’il est détecté à un stade précoce, les chances de guérison augmentent fortement.
Des situations plus risquées que d’autres
Quel que soit leur âge, certaines personnes sont considérées comme davantage à risques que d’autres (risque élevé à très élevé).
C’est le cas de celles dont un proche au premier degré (parents, frère et sœur) a souffert de cette maladie. De même, les risques augmentent en présence de certaines maladies du côlon, de maladies inflammatoires de l’intestin (comme la maladie de Crohn), de diabète ou lorsqu’un premier cancer de l’intestin a déjà été découvert.
Pour ces personnes à risque élevé ou très élevé, un suivi individuel et spécifique s’impose, généralement par le biais de coloscopies totales, effectuées régulièrement.
Pour tous, hommes ou femmes, le risque est augmenté avec le tabagisme, la consommation d’alcool, le surpoids ou l’obésité, l’inactivité physique, une alimentation riche en viande rouge, en charcuteries, en barbecues et pauvre en fruits et légumes ou en céréales complètes.
Dans la majorité des cas, le cancer colorectal est découvert chez des personnes de plus de 50 ans.
Attention : certains symptômes sont de nature à alerter. Tout changement dans ses habitudes fécales (alternance de diarrhées et de constipation), la présence de sang dans les selles, des crampes inhabituelles, la sensation que les intestins ne sont jamais vides, une grande fatigue ou, par exemple, une perte de poids inexpliquée doivent inciter à consulter son médecin généraliste.
Bon à savoir : on peut réduire le risque de cancer colorectal en consommant chaque jour des fruits et légumes, en pratiquant régulièrement une activité physique et en évitant un excès de poids.
Le dépistage : gagner la course contre le cancer
Dans ses premiers stades de croissance, ce cancer passe souvent inaperçu.
Heureusement, on peut détecter
soit les adénomes (déjà des années avant l’apparition d’un cancer)
soit la maladie à un stade précoce.
Pour permettre cette détection précoce, un programme de dépistage est organisé par la Wallonie et la Commission Communautaire française en Région de Bruxelles. Ce programme s’appuie sur la participation des médecins généralistes et des gastro-entérologues belges. Pour tout savoir sur ce Programme.
Cette initiative s’adresse aux personnes âgées de 50 à 74 ans. On leur propose de réaliser, tous les deux ans, un test de dépistage gratuit.
Le prélèvement de selles est évidemment indolore. Le test immunologique réalisé en laboratoire sur les selles permet d’y rechercher la présence de sang, invisible à l’oeil nu..
En cas de résultats positifs (présence de sang), cela ne veut pas dire que vous avez un cancer!
Le généraliste demande au gastro-entérologue de procéder à des examens complémentaires. Généralement, il s’agit d’une coloscopie, qui sera pratiquée sous légère anesthésie.
Avec cet examen de la paroi des intestins, le diagnostic pourra être vraiment posé. Dans six cas sur 10, l’examen est normal; un nouveau dépistage devra être réalisé deux ans plus tard. Dans 3 cas sur 10, on découvre un ou plusieurs polypes, qui sont retirés lors de l’examen, afin d’éviter leur éventuelle transformation progressive en lésions cancéreuses. Enfin, dans un cas sur 10, un cancer est détecté et peut être soigné.
Bon à savoir: en fonction des caractéristiques de risques de chaque personne, le médecin généraliste peut expliquer les raisons de choisir tel ou tel type de dépistage.
Feu orange: un dépistage précoce est essentiel : détecté à temps, ce cancer est curable.
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